Un sommeil en berne chez les Français
Depuis cinq ans, les études menées par l’INSV montrent une baisse significative de la qualité du sommeil des Français. Les crises successives (sanitaires, économiques, sociales) ont renforcé ce phénomène. Résultat : anxiété, dépression et somnolence gagnent du terrain, particulièrement chez les jeunes adultes. Quelques chiffres clés à retenir :
- En semaine, les Français dorment en moyenne 7h04 par nuit, mais 43 % déclarent souffrir de troubles du sommeil.
- 26 % de la population est touchée par la somnolence, un taux encore plus élevé chez les moins de 25 ans.
- 32 % des conducteurs admettent avoir déjà ressenti une somnolence au volant les obligeant à s’arrêter.
Et pourtant, cette somnolence reste trop souvent négligée, voire banalisée. Certaines stratégies pour « rester éveillé » (café, boissons énergisantes, siestes prolongées…) sont en réalité peu efficaces, voire contre-productives.
Sommeil et santé mentale : un lien sous-estimé
Ce que cette nouvelle enquête met également en lumière, c’est la corrélation étroite entre sommeil et santé mentale :
- Seulement 16 % des Français perçoivent un lien entre somnolence, anxiété et dépression.
- Pourtant, 37 % des personnes anxieuses et 40 % des personnes dépressives se disent somnolentes.
- Chez les personnes souffrant de troubles psychiques, les troubles du sommeil touchent près de 3 personnes sur 4.
Les jeunes adultes sont particulièrement concernés. En cause : des rythmes de sommeil instables, une exposition importante aux écrans, mais aussi une plus forte fréquence de cauchemars.
La somnolence au volant : un danger bien réel
Dans notre secteur, ces constats prennent une résonance particulière. Le manque de sommeil au volant est l’une des principales causes d’accidents graves, notamment sur les autoroutes. Il affecte directement :
- La vigilance et la concentration ;
- Le temps de réaction, allongé face aux dangers ;
- Le risque d’endormissement, parfois en quelques secondes (micro-sommeils), souvent sans que le conducteur ne s’en rende compte.
Ces accidents sont d’autant plus dramatiques qu’ils surviennent :
- À grande vitesse;
- Sans freinage;
- Et souvent lors de chocs frontaux ou de sorties de route.
Comment prévenir efficacement la somnolence au volant ?
Voici quelques bonnes pratiques à adopter :
- Faire une courte sieste (20 à 30 minutes) avant de reprendre la route.
- S’arrêter dès les premiers signes de somnolence : paupières lourdes, bâillements répétés, pertes de concentration.
- Éviter de conduire entre 2h et 5h du matin, ou juste après le déjeuner : ce sont des plages horaires à risque.
- Limiter les excitants, qui masquent la fatigue sans la faire disparaître.
Les plus à risque ? Les jeunes conducteurs, les travailleurs de nuit et les personnes déjà sujettes aux troubles du sommeil.
Agir, informer, sensibiliser
À travers cette enquête, l’INSV appelle à intégrer pleinement le sommeil et la vigilance dans les politiques de santé publique. Cette démarche est aussi la nôtre : en tant qu’acteur de la formation à la mobilité, nous avons un rôle essentiel à jouer dans la sensibilisation des futurs conducteurs. Des centres du sommeil ouvriront leurs portes dans toute la France à l’occasion de la Journée du Sommeil. Une belle opportunité de s’informer et de prendre soin de sa santé… pour soi, et pour les autres usagers de la route.